Contexte
Parfois, les migrants qui savent lire et écrire dans leur langue d’origine sont considérés comme des analphabètes parce leur langue possède un système d’écriture différent de celui de la société d’accueil. Dans la mesure où leur objectif est l’assimilation d’un tout nouveau système d’écriture, ces personnes assistent parfois, pour des raisons pratiques, aux mêmes formations que les analphabètes. Toutefois, contrairement à ces derniers, ils ont déjà conscience des liens entre les sons et les symboles écrits et ont déjà acquis la compétence à rechercher le sens dans un texte. Il faut garder à l’esprit que des termes ou expressions tels qu’« analphabète/illettré » sont discriminatoires et ne prennent pas en compte le fait que les personnes concernées sont souvent pleinement capables de participer à la vie sociale. Par conséquent, il est préférable de changer d’angle de vue et de parler d’ « enseignement de la littératie » ou « d’entrée dans l’écrit » plutôt que d’analphabétisme ou d’illettrisme.
Les ressources
Les ressources de cette section ont été créées dans le cadre du "Projet migrants", portant sur la proposition de modules de français pour rentrer dans l'écrit en s'appuyant sur les langues maternelles des apprenants, sur le mentorat et l'accompagnement, sur la formation des formateurs. Ce projet est soutenu dans le cadre de l'Appel à Projets National relatif à l'Intégration des Étrangers. La démarche que nous présentons ici est basée sur la prise en compte des savoirs que possède l'apprenant. Elle s'adresse à des apprenants ayant dépassé le stade logographique et en capacité de reconnaitre comme tel de l'écrit mais également aux apprenants maitrisant l’écrit dans un système graphique différent de celui du français. Pour les migrants analphabètes, il ne s’agit pas de leur apprendre à lire en pachtou ou en arabe ou en bambara… Mais bien de s’appuyer sur ce que les apprenants sont capables de réaliser oralement spontanément pour les faire entrer dans l’écrit. La démarche ne pourrait pas accompagner tout le processus alphabétisation ne serait-ce que parce que tous les phonèmes du français ne se retrouvent pas dans toutes les autres langues. Il s’agit ici de travailler sur les phonèmes qui sont communs à un maximum de langues en mettant pour l’instant de côté les paires minimales qui ne sont pas pertinentes dans certaines langues ainsi que les phonèmes spécifiques au français (notamment les nasales) afin de faire comprendre le système syllabique, la correspondance phonème/graphème.